Biologiquement la prise alimentaire est régie par 3 organes : 1- L’estomac : lorsqu’il est vide, il envoie une hormone, l’agréline, qui informe l’hypothalamus de l’augmentation ou pas de la prise alimentaire. Ainsi, plus l’estomac est vide, plus il y a de l’agréline et plus on doit augmenter sa quantité de prise alimentaire. 2- Le pancréas : il gère la glycémie. Plus la glycémie est basse, plus il doit y avoir augmentation de la prise alimentaire. La glycémie dépend de l’insuline et du glucagon. 3-La graisse : elle sécrète une hormone nommée leptine ou hormone coupe-faim. Plus j’ai de la graisse, plus l’hormone leptine est secrétée, moins on doit manger. Inversement, moins il y a de graisse, moins il y a de leptine, plus la prise alimentaire est réduite.
Théoriquement, l’équilibre entre prise alimentaire et besoin parait très simple. Malheureusement, la pratique montre de nombreuses différences.
Le professeur Paolo Del Castro, professeur spécialiste de l’alimentation à Bologne, a démontré que cette gestion très pointue de la prise alimentaire par l’estomac, le pancréas et la graisse, ne représente en fait que 14% de l’organisation de la prise alimentaire.
86% de notre alimentation est donc régie par autre chose que les fonctions biologiques.
Nous pouvons penser que l’émotion joue un rôle très important dans la prise alimentaire.
En décodage émotionnel des symptômes ou décodage biologique nous étudions comment, émotionnellement, se déclenche ce processus. Quelle émotion va être à l’origine de la prise alimentaire ?
Par exemple : Vous rentrez du travail, vous arrivez chez vous, vous êtes seul. A ce moment-là, vous ressentez un vide. Si ce vide devient insupportable, si vous ne pouvez lui faire face, vous allez essayer de le combler. Le plus simple est parfois d’aller ouvrir le frigo et de remplir ce vide par un aliment.
Notre stratégie alimentaire est souvent liée à quelque chose qui se passe en nous : une émotion ou un ressenti difficile à vivre.
Il est en effet plus facile d’acheter en magasin un biscuit, des sucreries, une douceur, que d’acheter une présence, de l’amour ou de l’affection.
En décodage, nous n’allons pas nous intéresser à cette galette ou à ce saucisson, mais plutôt au vide qu’il comble.
D’où vient ce vide ??
Il provient souvent de la difficulté à accepter un manque. Cela correspond souvent à une problématique de dépendance. Ces personnes ne supportent pas d’être séparées de ce qui leur manque. Leurs soucis intérieurs sont comblés par un apport extérieur de nourriture. Il sera important de travailler sur l’apprentissage de l’autonomie affective.
Il est intéressant de constater le parallèle entre l’autonomie affective et l’autonomie alimentaire.
Dès la naissance commence l’apprentissage de l’autonomie. A partir de ce moment peuvent subvenir les premiers troubles… Quelle réponse l’enfant va-t-il avoir dès qu’il ressent un stress intérieur ?… Comment va-t-il apprendre à gérer ce stress ? Aura-t-il une réponse extérieure immédiate de ses parents, ou va-t-il apprendre petit à petit à gérer ses tensions intérieures ? Selon sa personnalité, son entourage, sa structure, chacun apprendra plus ou moins à gérer ses tensions avec l’apport d’éléments extérieurs ou pas.
Pour moi, le grignotage par exemple, est l’impossibilité de supporter la moindre sensation désagréable à l’intérieur de soi. La sensation de faim est logique, le grignotage ne répond pas à la faim mais sert à combler un ressenti négatif.
La thérapie va essayer de retrouver le contact avec soi, de retrouver l’équilibre entre besoins intérieurs et besoins extérieurs.
Par exemple il peut s’agir d’arrêter d’attendre l’amour de ses parents qui n’est jamais venu et d’être capable de s’aimer soi-même, de s’apporter soi-même cette douceur. Ce travail sera possible grâce à l’acceptation : accepter ce vide, pour connaître son origine et accepter de vivre avec. La thérapie permettra de différencier besoins réels et besoins émotionnels, entre nourriture réelle et nourriture affective.
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